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François-Xavier Mannoni
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François-Xavier Mannoni

Témoignage de François-Xavier Mannoni, Médecin au 6e Régiment de Parachutistes Coloniaux (Algérie : Juin 1958 / Juin 1959).

Cette année de guerre a provoqué une remise en cause des dogmes et des certitudes acquis dans le milieu familial puis au Prytanée.

Ce fut une déchirure douloureuse mais aussi une libération et un éveil. Pendant 13 mois, j’ai partagé la vie des paras. Je retiens la fraternité et la confiance qui existaient à tous les niveaux de la hiérarchie, sans que la discipline en souffrît.

Ces jeunes hommes, d’origine modeste, étaient venus chercher au 6ème RIPMA un cadre de vie et un idéal. Ils étaient volontaires et possédaient une mentalité de vainqueur. Ils étaient fiers de leur béret rouge, de leur tenue camouflée, ornée de médailles, témoignage de leur vaillance.

Je pense souvent à mon compatriote bisontin, Yves DUCROISET, que j’ai accueilli à Blida le 22 décembre 1958. Il tomba à son premier combat le 6 janvier 1959, touché à l’aine par un tir de chevrotines. J’ai évacué son corps ensanglanté. Ce fut un moment très pénible.

Le surlendemain, j’étais auprès de son commandant de compagnie, le capitaine COUDURIER.
Il écrivait la lettre de condoléance qui informait la mère de DUCROISET de la mort d’un enfant de 19 ans, objet de tant de peine et de tant d’amour.

J’écris qu’il n’est pas mort pour rien, pour conserver trois départements à la France », me dit le Capitaine, mais sincèrement, docteur, je n’en suis pas certain ».

Sur le terrain, j’ai soigné 38 blessés et assuré leur évacuation. C’est peu en un an.

Le Colonel m’a rassuré : « -Docteur, vous partagerez la vie de mes hommes. Ils sont contents de vous voir parmi eux. Ils savent que vous serez là quand on aura besoin de vous. Vous contribuez, plus que vous ne le croyez, à l’excellent moral de mon régiment. ».

J’emprunte à Maupassant ce passage du livre « Sur l’eau », où, évoquant la guerre de 1870, il écrit : « Nous avons vu la guerre. Nous avons vu les hommes…tuer par plaisir, par terreur, par bravade, par ostentation ». (…)
Le 1er juillet 1959 je quittais Alger pour une affectation de 3 ans dans l’île de Mallico aux Nouvelles Hébrides, actuel Vanuatu.

J’y ai lentement retrouvé la sérénité. Je ne retournerai jamais en Algérie.

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Ce site a été réalisé avec le soutien du Ministère des Armées

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