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HARKIS : L'engagement
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HARKIS : L'engagement

Le recrutement

Situation de novembre 1954

Pour comprendre les conditions du recrutement des supplétifs de la guerre d'Algérie, il convient de se rappeler le contexte historique de novembre 1954 :

un soulèvement sporadique, de peu d'amplitude (10 victimes) ; minimisé par le gouvernement français, il inquiète les autorités locales qui se souviennent du 8 mai 1945 et de l'agitation nationaliste observée par les services (SLNA) du colonel Schoen,

des moyens de sécurité très insuffisants dans le bled : 56.000 hommes disponibles, et seulement 9 bataillons de tirailleurs, alors que 12 bataillons et 4 régiments de spahis sont encore en Indochine,

6 millions de ruraux dispersés sur un territoire utile de 300.000 km2 (plus 2 millions de km2 au Sahara).

L'inquiétude de la base a suscité des initiatives sécuritaires, telles que - le dispositif restreint de sécurité, sorte de défense en surface institué en 1952 pour éviter la formation de milices non contrôlées – les unités territoriales planifiées en 1953 – le recrutement de goumiers par le préfet de Constantine - le corps de police supplétive envisagé par le directeur de la Sécurité Jean Vaujour à l'été 1954.

 Le 1er novembre, la première réaction est celle de l'ethnologue Servier, qui fait distribuer 50 fusils aux fidèles de l'Agha Merchi, pour la défense de la localité d'Arris dans l'Aurès.

Le 1er décembre, le Gouverneur Léonard transmet à Paris le projet de Vaujour ; approuvé par François Mitterrand,  le 11 janvier 1955, il revient à constituer 34 Groupes mobiles de protection rurale, sur le modèle des CRS ; recrutés en priorité parmi  les anciens combattants musulmans, ils ont un solide encadrement européen.

Les décisions suivantes sont également inspirées par la base, et en particulier par le général Parlange : nommé par Soustelle, en avril 1955, responsable civil et militaire des Aurès-Némentchas, cet adepte de la politique de pacification de Lyautey prend dès l'été des mesures efficaces : encadrement des populations par des officiers des Affaires indigènes et sahariennes, regroupement  spontané ou négocié des douars isolés, transformation de l'autodéfense d'Arris en harka mobile de 150 hommes. Ces initiatives locales sont exploitées :

- par le Gouverneur Soustelle qui crée en septembre 1955 à la fois les Sections administratives spécialisées, dont les officiers reçoivent mission de reprendre le contact des populations, et les Unités territoriales chargées de la protection des points sensibles,

- par le général Lorillot qui en février 1956 officialise la mise en place d'une harka par  Quartier

 - par Robert Lacoste, qui en août 1956 prescrit aux préfets de développer autodéfenses et harkas.                                                      

Organisation, effectifs, armement

C'est donc en 1955-56 que commence le recrutement des 4 organisations de supplétifs :

- les GMPR chargés d'assurer la protection de certaines localités, et qui deviendront plus opérationnels en 1959 sous le nom de Groupes mobiles de sécurité,

- les maghzens de 20 à 50 hommes qui protègent le bordj des SAS,

- les  groupes d'autodéfense (GAD) qui assurent la protection statique des villages,

- les harkas qui ont une mission offensive auprès des unités régulières de l'armée.

La première courbe montre comment les effectifs ont été maintenus grâce à la montée en puissance des supplétifs et au transfert en Algérie  des unités du Maroc et de Tunisie. La courbe présentée à l'exposition des Invalides (d'après un projet personnel) montre le progrès des recrutements jusqu'en 1961 où l'on atteint l'effectif maximum de 800 harkas, 2.000 autodéfenses, 100 GMS , 740 SAS ET SAU, soit avec les soldats appelés et engagés, un total d'environ 220.000 Français-musulmans. Cette progression des effectifs a été entravée en 1955-1956 par la montée en puissance de l'ALN, qui reçoit des tonnes d'armement (20.000 fusils de guerre) de l'extérieur. Les actions de propagande et le terrorisme du FLN provoquent des désertions qui obligent le commandement à transférer en métropole quelques bataillons de tirailleurs, et qui entravent le recrutement des appelés et des supplétifs. Le quadrillage du territoire, réalisé grâce aux renforts militaires, la bataille d'Alger et le blocage des frontières permettent de rétablir la situation en 1958 et d'associer les musulmans engagés à la lutte contre l'ALN.

C'est ainsi que l'armement des harkas, initialement à base de fusils de 8mm et de fusils de chasse, est remplacé en mars 1958 par des armes de guerre individuelles et collectives, et que les harkas sont peu à peu des unités combattantes, amalgamées, employées et logées au côté des unités régulières. Recrutés initialement à la journée, les harkis deviennent des permanents de la défense. En 1959,  le général Challe créera les commandos de chasse qui prolongent les opérations des Réserves générales  et qui ont pour mission de rechercher les katibas et de diriger sur elles les feux terrestres et aériens et les unités d'intervention.

Evolution et initiatives

Il est illusoire de penser que les conditions du recrutement sont identiques dans toute l'Algérie ; chaque responsable  de Secteur militaire adopte les dispositions requises par la situation locale. C'est ainsi que dans l'Aurès, on multiplie les formations : en un an, 3 harkas, 6 GMPR, 4 maghzens, une dizaine d'autodéfenses. Dans la petite Kabylie du Bou Sellam, des regroupements spontanés se produisent en mai 1956, en réaction aux massacres perpétrés par le colonel Amirouche (nuit rouge de la Soummam). Le bachaga Boualam forme lui-même, en juillet 1956, l'autodéfense des Beni Boudouane, avant de la transformer en harka de 300 hommes placés sous le contrôle du capitaine Hentic. Ce n'est qu'en 1959 que le colonel Bigeard charge le capitaine Georges (Grillot) de fonder à Saida une harka comptant 30 % de rebelles ralliés. C'est en avril 1959 que les hommes de l'Oued Berd s'enfuient de leur village pour rejoindre la harka du 20° dragons.

Il faut également signaler de nombreuses initiatives, aux objectifs plus ou moins ordonnés :

- les tentatives ratées de contre-maquis de la Force kabyle, de Kobus et du général Bellounis, alors que les Forces auxiliaires franco-musulmanes du colonel Si Chérif sont une réussite,

- la harka de femmes du capitaine Ontrup à Catinat, et les musulmanes des Equipes médico-sociales itinérantes, pacificatrices sans armes

-  les bleus du capitaine Léger, qui a retourné les groupes de choc du FLN  à  Alger,

- les éclaireurs spéciaux du colonel Lemonnier dans l'Est constantinois,

- les Centres d'éducation civique et militaire, et la Fédération amicale des Unités territoriales et des           autodéfenses de Challe,

- les SAS renforcées du plan Victor en 1959, qui concrétisent l'autodéfense active des Quartiers,

- les Détachements avancés des territoires de l'Est et de l'Ouest (DATE-DATO) formations clandestines d'infiltration en Tunisie et au Maroc,

- la Force de police auxiliaire, créée à Paris par le capitaine Montaner en novembre 1959,

- le Front algérien d'action démocratique confié en août 1960 au Service Action.

Motivation des engagements

 Le problème de la motivation fait l'objet de contestations entre ceux qui considèrent les harkis comme des traîtres,  ceux qui les considèrent comme des partisans de l'Algérie française ou de l'indépendance. En fait leurs motivations sont partagées entre les options patriotique, autoritaire alimentaire et sécuritaire.

Une minorité de francisés s'est engagée par fidélité au drapeau et aux valeurs de démocratie.

Les compromissions des autorités militaires sont réelles, mais le cas des violences exercées sur Saïd Ferdi est exceptionnel.

Dans la situation de pénurie de l'Algérie, l'option alimentaire ne peut être écartée, mais elle est liée au maintien de la prospérité que la France assure dans les villages.L'option sécuritaire est motivée par les exactions et les injustices imposées par le FLN, et que Mohamed Harbi a rappelées : « les méthodes répressives et les injustices du FLN apparaissent comme les motifs principaux de l'engagement massif des harkis ». Il semble bien que la majorité des supplétifs s'est engagée pour protéger leur famille et maintenir la paix dans les villages.

Mohamed Harbi a montré également l'existence en Algérie de forces sociales indifférentes à l'idée de nation; la population des campagnes était davantage attachée au clan et à la famille qu'à la notion d'indépendance. L'idée nationale a pu inspirer des responsables élus, ou des évolués touchés par la propagande du FLN, tels que Youcef du Commando Georges ; elle ne touchait pas la majorité rurale des harkis. Mohammed Harbi confirme que « le nationalisme algérien n'a trouvé son unité qu'en 1962 ».

Il est vrai qu'il y a eu une tentative de politiser les masses rurales : en octobre 1959, le général Challe a créé des centres de formation pour les responsables d'autodéfenses, lesquels deviendront en décembre 1959 les adhérents de la Fédération amicale des unités territoriales et des autodéfenses. Ainsi serait réalisé le grand parti de la France, parti intercommunautaire. Cette initiative n'a pas été suivie fermement par le général Crépin, et son objectif de politisation patriotique des masses a été abandonné.

Il faut donc souligner l'importance du lignage, de la tradition ethnique et de l'action des chefs  tribaux sur la fidélité des populations. C'est le cas du bachaga Boualem qui a maintenu son autorité sur un territoire de 350 km2. C'est aussi le cas de l'agha Merchi à Arris, qui a opposé plusieurs clans des Ouled Daoud aux touabas dirigés par Mostefa Benboulaïd. Cette influence, initiée par Jean Servier a été poursuivie par le général Parlange et par les officiers tels que le capitaine de Carpentier,  resté SAS de 1956 à 1962, qui a contrôlé le regroupement des Kimmel et obtenu le ralliement du chef Adjoul Adjoul.

Le facteur ethnographique, avant Mohammed Harbi, a été mis en valeur par Jean Servier, qui en 1956 a découvert le faux montage de la Force Kabyle, a déjoué la manipulation d'une djemaa et qui en 1957, inspecteur de l'opération Pilote, a mis sur pied des compagnies légères d'Afrique dans le Zaccar.

Le rôle opérationnel des Harkis

Certains commentateurs (LDH) mettent en doute le rôle militaire joué par les supplétifs d'Algérie. Le général de Gaulle lui-même a pu déclarer qu'ils ne servaient à rien et se moquer de ces soldats de pacotille qui faisaient la parade devant la porte des SAS. Quelques officiers ne faisaient pas confiance à leurs subordonnés musulmans et multipliaient les contrôles de sécurité. Or ces jugements sont contredits par la qualité des combattants, les déclarations des officiers, par les bilans opérationnels obtenus sur le terrain, et par le taux des pertes au combat.

La mobilisation sélective de combattants d'Afrique, limitée par rapport à la ressource démographique, procure aux armées françaises un appoint d'effectifs conséquent lors des deux guerres mondiales, des guerres d'Indochine et d'Algérie. Cette participation varie selon les territoires d'origine, Afrique du Nord ou Afrique noire.

Leur rusticité, leur aptitude au combat en montagne et dans le désert, en font des combattants redoutables, qui doivent être bien encadrés pour éviter les excès. Les taux de pertes confirment leur courage au combat.

Les relations entre les cadres militaires et les soldats d'Afrique se caractérisent par la fidélité au chef, qui n'est pas exempte de paternalisme, par la fraternité d'armes et le souci de promotion humaine. Les officiers sont parmi les premiers à développer la connaissance scientifique des populations indigènes. Admiratifs envers la piété des musulmans, ils observent avec inquiétude la montée de l'islamisme. Ils sont attachés à leurs subordonnés, défendent leurs intérêts quand ils sont traités de façon inégalitaire, et s'opposent aux politiques d'abandon.

Pendant la guerre d'Algérie, les maghzen et les autodéfenses ont quadrillé le territoire et participé à toutes les missions de maintien de l'ordre, de contrôle et d'encadrement des populations. Les harkas amalgamées, et à l'occasion les GMS, ont pris part aux opérations de contre-guérilla : surveillance du terrain par chouf, patrouilles et embuscades, ratissages et bouclages. Les commandos de chasse, agissant par nomadisation, ont contribué à l'élimination des groupes rebelles qui avaient échappé au plan Challe. Certaines unités  spécialisées enfin ont reçu des missions de combat urbain et d'infiltration, en liaison avec les forces de police et le service Action.

Le jugement des officiers reconnus pour leur compétence

En février 1958, les Commandants de Corps d'armée et de Divisions, unanimes à reconnaître les services rendus par les harkas, estiment nécessaire leur accroissement...Instrument indispensable de la pacification, les harkas sont la préfiguration de la participation effective de la masse musulmane à la lutte contre la subversion.

Le général Parlange écrit : «Très vite, nous fûmes frappés par la valeur combattive de ces hommes courageux ; ils se montrèrent aussi capables d'attaquer et  de pourchasser vigoureusement les rebelles que de défendre leurs propres familles et leurs biens.

 Alors on décida de les armer plus fortement et de les encadrer. Les premiers résultats obtenus furent convaincants, le contact fut repris avec des populations jusque-là abandonnées à elles-mêmes, les exactions rebelles se raréfièrent, la sécurité locale s'améliora...la confiance et l'espoir renaissaient.

Quant à la combativité des premiers harkis, on put en juger sur le fait qu'ils perdirent en quatre ans la moitié de leurs effectifs ».

Jugeant les GMPR, le gouverneur Soustelle estime que « chacun a eu son histoire, souvent tragique, souvent héroïque.... Ces Arabes, ces Berbères ne haïssaient pas la France, ils se sont battus et souvent sont morts pour elle à côté de leurs camarades de métropole »

« Les musulmans sont les meilleurs chasseurs de fellagas...ils sont ardents et sûrs dans la mesure où ils sont bien commandés », affirme le général Challe.

Le général Olié, qui en 1956 s'était appuyé sur les djemaas pour lancer la formation de supplétifs en Kabylie,  estime en 1959 les harkis du Constantinois" ardents au combat, faciles à commander...Souvent amalgamés, ils ont pris conscience de leur rôle sur le plan opérationnel ". Le général Vézinet confirme que les harkis "éléments solides, sont déterminés au combat contre le FLN qui est leur ennemi personnel"(2 T94).

Les harkis constituent un important appoint, estime le général Massu, dont la qualité et la valeur opérationnelle conditionnent l'emploi...leur loyalisme dépend de notre attitude et de notre constance. Le général Crépin souligne l'aptitude des commandos à poursuivre les rebelles dispersés en terrain difficile...Le harki est pour lui l'auxiliaire direct du combattant régulier, grâce à sa rusticité, sa connaissance de l'adversaire, ses liens avec la population.

Pour le général Gouraud à Constantine, « les harkis sont bien adaptés aux unités...leur fidélité est éprouvée, ils sont attachés à leur chef direct...inquiets de l'avenir, et soucieux du sort de leur famille ». Selon le général de Pouilly à Oran, les musulmans donnent satisfaction, ils sont sensibles à l'absence de toute discrimination raciste, et à la fraternité réalisée.

Le général Crémière, qui dans le Secteur de Bordj-bou-Arreridj disposait de 1600 harkis, les classa en trois catégories: Fortement armée, la première comptait une dizaine de harkas constituée par les hommes d'une même tribu, voire d'une même famille... D'un niveau opérationnel remarquable, il n'était pas rare de les associer aux opérations de Secteur. La 2ème catégorie concernait des harkas encadrées par quelques militaires français...elles participaient aux opérations de fouille et de bouclage. On en comptait une vingtaine. La 3ème catégorie s'apparentait plutôt à des autodéfenses renforcées. Ces harkas constituaient pour nous la première et irremplaçable source de renseignements.

 « Les harkas n'étaient pas des unités d'assaut, écrit le général François Meyer, chef du commando Griffon dans le Sud-Oranais. Mais elles constituaient une infanterie légère, rustique, sobre et résistante, connaissant bien son terrain, la langue et les usages de sa région, et excellente dès lors qu'il s'agissait d'observer et de détecter le moindre mouvement insolite, de débusquer et de poursuivre l'adversaire... Sait-on combien de fois, des troupe régulières, et même réputées, tombées comme d'autres en embuscade, n'ont retrouvé leurs agresseurs et repris leurs armes que grâce à l'engagement de harkis, guetteurs, pisteurs ou interprètes ».Selon le colonel Quinart, le commando Griffon « tient un rôle des premier plan dans l'activité opérationnelle du Secteur de Géryville.... Les djounoud sont rattrapés et abattus, l'armement perdu récupéré.

En juin 1956, le colonel Menuet constate le ralliement de villages qui constituent des autodéfenses opérationnelles dans la Kabylie du Bou Sellam.

En 1959, le lieutenant Bichon, chef de la SAS de Medina dans l'Aurès, obtient le ralliement de 12 puis de 20 rebelles avec armes de guerre.

Autres supplétifs spécialisés dans le renseignement, les éclaireurs spéciaux du colonel Lemonnier  travaillent au profit du colonel Ruat du CCI. Composés en partie de ralliés, ils utilisent toutes les ruses de guerre pour pénétrer les réseaux ennemis. Cette tâche ingrate du renseignement est suspectée de toutes les perversités ; l'usage de la torture est  exclu. Les interrogatoires se déroulent sans précipitation ni brutalité.

Les harkas, selon le colonel Geminel, commandant le Quartier des Portes de Fer, faisaient partie intégrante du dispositif militaire du Quartier... Plusieurs étaient commandées par les maires des villages, telle la harka adaptée au commando de chasse V64, et dont le chef était le maire d'Harraza, dit "le Lion de la montagne". Les harkas menaient souvent des opérations indépendantes, de jour et de nuit, sous l'autorité de leurs chefs, en général pour recueillir des renseignements auprès des populations...Elles participaient au combat des compagnies, à l'intérieur des sous-quartiers. A chaque opération mettant en jeu le bataillon complet...elles étaient souvent intégrées aux compagnies, pour remplacer les effectifs qui devaient être laissés à la garde des postes...

Les auxiliaires de la X° Légion de gendarmerie « constituent un appoint appréciable grâce à leur connaissance du pays, des gens et de la langue ».

Le capitaine Ontrup rappelle que la SAS de Catinat « décida d'armer 18 femmes, qui devinrent vite des tireurs chevronnés... le couronnement fut une sortie à 5 km en zone interdite... Par la suite les  femmes  participèrent à quelques protections de convoi...Traitées de sâles Françaises, elles devenaient les informatrices les plus sûres pour la SAS et le 2ème Bureau ».

Le général Bienfait évoque la première SAS créée à Ain Taier. « Il faut d'abord mettre sur pied un maghzen. Ce groupe de supplétifs va très vite devenir un unité de combat digne des traditions de l'armée d'Afrique. Trois d'entre eux seront tués au combat, onze seront blessés et 18 citations attribuées à ces montagnards qui n'avaient demandé qu'à vivre en paix ».

Le colonel Gélinet, Cdt le quartier des Portes de fer, avait sous ses ordres plus de 600 supplétifs. Plusieurs harkas étaient commandées par les maires des villages et menaient souvent des opérations indépendantes.

1961 l'effectif atteint 240 hommes. Il a rétabli le calme dans le Secteur de Saida et intervient dans les Secteurs voisins.

Charles Jeantelot, commandant des Affaires musulmanes avant d'être ambassadeur, observe l'endurance et la fidélité des harkis, combattants du premier rang et de la dernière cartouche, valeureux auxiliaires des unités régulières en opérations.

 Le général Communal, cdt la zone ouest oranaise, reconnaît les mérites du commando Yatagan de la DBFM.

 « Toujours prêt toujours sur le terrain, infatigable, poursuivant inlassablement les rebelles, il a fait preuve d'une activité débordante, d'un mordant exceptionnel »

Bilans, pertes et fidélité

Les harkas agissant en liaison avec les unités régulières, il n'est pas possible de proposer un bilan opérationnel total, qui d'ailleurs varie selon les secteurs. On ne peut citer que des estimations partielles (dont  une de l'ALN ) et préciser les missions réussies de quelques unités spéciales.

Dans la zone est constantinoise, le général Beaufre crée en 1956 des zones interdites et confie à des harkas d'autodéfense la sécurité des zones de pacification. « Les résultats ne se firent pas attendre : le terrorisme fut en régression  de 50 %. La sécurité était devenue absolue ».

Cdt la SAS de Pirette, le capitaine Charrié-Marsaines fait un bilan en 1957-58 de plus de 200 sorties du maghzen, 20 à 30 rebelles tués, 10 blessés, 44 prisonniers et 43 armes récupérées.

Dans le Quartier des Portes de fer, le colonel Geminel croit pouvoir dire que les harkas, ainsi employées, ont été très efficaces et ont pris leur part dans le bilan opérationnel du III/57 qui a causé aux rebelles des pertes sensibles (en 15 mois 138 rebelles hors de combat, 27 prisonniers, 74 armes récupérées).

 Le commando Yatagan de la DBFM a obtenu de remarquables résultats, mettant hors de combat près de 600 rebelles (dont 9 officiers et 10 sous-officiers),  récupérant 79 armes, 30 postes radio, 15 mines, fouillant près de 400 caches. 

Le Commando Georges est créé en 1959 par le capitaine Georges Grillot, à la demande du colonel Bigeard. Grillot contacte au Centre de transit un responsable du FLN, Youcef, qui est en désaccord avec la direction embourgeoisée de Tunis. Il reçoit en 15 jours une centaine de volontaires, qu'il sélectionne. Il organise sa harka « suivant les structures de l'ALN en 4 Katibas de chacune 3 sticks. Le lieutenant Youcef infiltre des agents dans l'OPA qui le renseignent sur les mouvements et ravitaillements de l'ALN ». En 1960, les 150 hommes du Commando comprennent 30 % de ralliés, 40 % de militaires et 30 % de jeunes cooptés.  Le Commando Georges réalise un  bilan opérationnel de 1.000 rebelles abattus ou faits prisonniers.

Créée par le capitaine Montaner à Noël 1958, la Force de Police auxiliaire compte 250, puis 400 hommes. Deux compagnies sont implantées dans les hôtels du 13° et du 18° arrondissement de Paris, où elles sont en butte à de violentes attaques des groupes de choc de la Fédération de France du FLN, et à des accusations de sévices de la part du collectif des avocats. De juin à novembre 1961, la FPA a récupéré dans la région parisienne plus de 650 armes automatiques, des kilos d'explosifs, 150 grenades défensives et 40 bombes. Elle a mis hors d'état de nuire 500 responsables importants du FLN, dont un chef de wilaya et 191 membres de groupes armés. Elle a payé ce bilan par 27 de ses membres morts au champ d'honneur, 19 égorgés ou morts sous la torture, et 82 blessés. Au moment de l'indépendance de l'Algérie, le préfet Papon a reconnu la nationalité française des harkis de Paris et les a intégrés dans la Préfecture de Police.

Ces bilans partiels démontrent le courage et la détermination des supplétifs, il peut se mesurer au chiffre des pertes, qui atteint 3.200 tués au combat ou par attentat (3.600 si l'on ajoute les disparus. Ces chiffres sont des ordres de grandeur)

Quant à leur fidélité, elle est confirmée par le taux de désertion, qui est tombé de 1,1% pour les années 1957-58 à 0,4% pour l'année 1960. Seul le cessez-le-feu l'a fait remonter à 2,2%. Le total de 4.566 déserteurs représente 27 % du total des désertions. La grande majorité des déserteurs concerne les autodéfenses qui n'étaient pas contrôlées par l'armée.

Sans doute y a-t-il eu des tentatives de contact avec les rebelles, des trafics de munitions et de cotisations. Selon les archives du Service de sécurité (SSDNA), les affaires de collusion sont passées de 260 à 330 de 1960 à 1961, soit 21 à 27 affaires par mois. C'est très peu pour 150.000 supplétifs, et dans une ambiance de guerre civile où les familles étaient menacées.

Peut-on dire que les harkis jouaient double jeu, demande le colonel Gelinet ? Je suis formel en donnant une réponse négative. J'avais entièrement confiance dans mes harkas et tous mes officiers partageaient ce pont de vue. Pendant toute la durée de mon commandement, il n'y a eu qu'un seul déserteur, non pour rejoindre le FLN, mais pour une histoire de femme.

Une autre preuve de leur fidélité, qui dément la légende du double jeu inventée par le général Buis et plus récemment par une fille de harki (Dalila Kerchouche), est constituée par les massacres perpétrés par le FLN en 1962, et les supplices horribles auxquels ils ont été soumis.

Les historiens savent que des témoignages recueillis 40 ans après les faits doivent être confrontés à des documents et à des études sérieuses. Or l'auteur ignore les archives du commandant François, les thèses magistrales du sénateur Heinis et du sociologue Mohand Hamoumou, plus récemment celles de Boulhaïs et Moumen. Elle se réfère à des ouvrages contestables (l'un retiré de la vente pour plagiat, un article de l'Humanité, un mémoire de 30 pages dactylographiées). Ce travail de journaliste ne la met pas à l'abri d'erreurs historiques que les médias ont omis de relever.

L'accusation de double jeu n'est pas nouvelle. Le général Buis a été formellement contredit par ses adjoints, et par le général Crémière qui lui a succédé à Bordj-bou-Arreridj. La proportion de 40 % de doubles jeux est manifestement ridicule quand on connait le taux insignifiant des désertions et des collusions dans une guerre révolutionnaire.

Tahar Bouderbala1. Les dures années du plan Challe

Texte de Daho Djerbal : La période du plan Challe est des opérations de ratissage demeure une des plus grandes épreuves qu'ait connue l'ALN mais aussi l'ensemble de ses réseaux de soutien et de ses forces auxiliaires...Comme dans toute révolution, l'enjeu central est le contrôle exercé sur le peuple. Parallèlement au plan Challe, dont l'objectif apparent était militaire, le plan de Constantine avait été lancé pour tenter de gagner les populations à une logique d'intégration économique et sociale...Les dirigeants des maquis voyaient bien que l'objectif final était de couper les unités de l'ALN des masses rurales qui constituaient leurs bases stratégiques, à les isoler pour pouvoir mieux les détruire....

Daho Djerbal : Avec le temps, l'étau de l'armée coloniale s'est mis à se desserrer. Mais les temps avaient changé et il fallait compter avec les unités de goumiers auxiliaires de l'armée française qui voyaient leurs rangs grossir.

Bouderbala : Avec le temps, nous dûmes faire face en plus aux harkas qui connaissaient nos moeurs et notre mentalité. Ils arrivaient à démonter nos réseaux de soutien et retrouver nos relais. Ils montaient même contre nous des embuscades la nuit tombée. C'était des harkas recrutées sur place. Elles connaissaient le terrain aussi bien que nous. Ce n'était pas comme auparavant des unités d'autres régions affectées pour servir dans le Nord-Constantinois. A Katina on trouvait même des femmes dans les unités de harkas. Lorsque de Gaulle était venu faire sa "tournée des popotes", ce sont ces harkas avec des femmes en tenue militaire qui l'accueillirent..

Djerbal : Avec ce retournement de la situation, les rapports hiérarchiques entre base et sommet ont été gravement perturbés. L'effet du rouleau compresseur de la nouvelle stratégie contre-insurrectionnelle a laissé de profondes blessures dans les rangs de l'ALN. Selon les dires des responsables du Nord-Constantinois, plus de la moitié des effectifs a été perdue. Les populations, elles aussi, ont du payer un lourd tribut.

Formations spéciales

Infiltrations en ville d'Alger

Subordonné au colonel Trinquier en ville d'Alger, le capitaine Léger crée le Groupe de renseignement et d'exploitation (GRE) , composé d'agents clandestins, recrutés au Centre d'hébergement de Beni Messous. Il contacte des agents de liaison de la Zone autonome d'Alger. Délivrés de l'emprise de leurs chefs, un millier de terroristes travaillent désormais pour le GRE. C'est par ces liaisons qu'est conduite l'opération d'intoxication des wilayas III et IV ; désignée sous le terme de bleuïte, et par laquelle est introduite la suspicion qui conduit aux purges de l'été 1958. En novembre 1958, Léger est muté au 3° RPIMA où il forme la 5° compagnie de harkis, qui obtient d'excellents résultats sur le terrain.

Les détachements avancés des territoires de l'Est et de l'Ouest (DATE - DATO)

Créés par le CCI en 1958, les détachements avancés comptaient chacun 80  harkis spéciaux,  encadrés par des paras du 11°Choc. Ils étaient chargés d'intervenir jusqu'à 30 km à l'intérieur de la Tunisie et du Maroc. Camouflés en fellaghas, des djich de 8 à 10 harkis effectuaient des harcèlements, minages et destructions contre des objectifs permanents (installation, radio, dépôt d'armes, entrées de camps, accès aux terrains d'exercice), des objectifs de circonstance (réunion des responsables, inspection d'une autorité) et des objectifs particuliers (élimination d'un personnage dangereux, discorde entre Tunisiens et Algériens). Ces opérations aller-retour  de 12 à 24 heures, minutieusement préparées, étaient soumises au Premier ministre qui en décidait l'exécution. 180 à 200 raids ont été lancés vers l'Est et l'Ouest, au prix de pertes élevées. En 3 ans, une trentaine de harkis ont disparu ou ont été tués en Tunisie, et des centaines d'hommes de l'ALN mis hors combat, sans compter les victimes des bagarres internes algéro-tunisiennes et algéro-marocaines 2.

 Les SAS renforcées des plans Victor et Arc-en-ciel.

Approuvées par Michel Debré, des SAS renforcées ont été chargées à partir de mai 1959, de prendre en main l'autodéfense active de Secteurs en voie de pacification. 16 Secteurs de l'Oranie, 5 de l'Algérois et 1 du Constantinois ont ainsi été confiés à des SAS, ce qui a permis de dégager 4 régiments et 4 bataillons réguliers qui ont alors été transférés dans le Corps d'armée de Constantine.

Le Service d'assistance technique aux musulmans d'Algérie (SATMA).

Parallèlement aux harkis de Paris (FPA), ce service est mis en place en 1959.  Rattachés à la Préfecture de Police de Papon, sept anciens SAS sont chargés de quartiers de Paris et banlieue, où ils prennent contact avec les immigrés d'Algérie et s'efforcent d'améliorer leur condition (assainissement des bidonvilles et contrôle des hôtels meublés)

 Le Front algérien d'action démocratique (FAAD).

Dernière initiative de Michel Debré, le ralliement en août 1960 de messalistes opposés au FLN. Encadrés par le Service Action du SDECE, ils ont commis quelques attentats à Paris, puis à Alger, et ont rejoint dans le Sud algérois, en juillet 1961, les restes des maquis bellounistes. Ravitaillés en armement par voie aérienne, et financés par le Délégué général Morin, ils ont combattu l'ALN jusqu'en décembre. Accusés de dérive OAS, ils ont perdu en septembre le soutien du gouvernement. Le dernier groupe d'Abdallah Selmi s'est rendu en juin 1962 au Président Farès de l'Exécutif provisoire, assisté du préfet Mahiou et du général Rouyer (ZSA).

Conclusion

La diversité des situations dans toute l'Algérie a entraîné une grande diversité des organisations de supplétifs, qui n'étaient pas regroupés dans une structure unique, bien que certains aient pu considérer qu'ils représentaient le parti de la France. Leurs liens étroits avec l'armée française et la contre-guérilla en  faisaient cependant une force d'appoint appréciable dans la lutte contre un ennemi commun. Ni collaborateurs ni traîtres, ils étaient des résistants contre le totalitarisme et la dictature du FLN, des victimes du fanatisme et non du colonialisme. C'est sans doute le malheur de l'abandon qui en a fait une communauté de destin, forgée par l'histoire.

Général (2S) Maurice FAIVRE
Historien, docteur en histoire
FM-GACMT 2013

Texte de l'intervention faite au Colloque  : Les Harkis, des mémoires à l'histoire, organisé par la FMGACMT les 29 et 30 septembre 2013.

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Notes

(1) Communication de l'historien Daho Djerbal au colloque du 7-8 octobre 2002 : Des hommes et des femmes en guerre d'Algérie. Ed. Autrement. 2003. p.292 à 296. Bouderbala était chef de mintaka et membre du Conseil de la wilaya 2.

(2) Fiche des archives Ely 1K233/49 et témoignage de Jo Sohet. Ces renseignements sommaires nécessiteraient de nouveaux témoignages.

(3) La plupart des témoignages cités ( Anglada, Beaufre, Bienfait, Carpentier, Charrier-Marsaines, Communal, Cremières, Cunibile,  Gelinet, Geminel, Gouraud, Massu, Olié, Ontrup, Sohet, Soustelle) sont extraits de ces ouvrages.

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